Assurer aux habitants de l’ensemble "Les Espaces d’Abraxas" (comprenant le Palacio, l’Arche et le Théâtre, conçu par l’architecte Ricardo Bofill, à Noisy-le-Grand 93160), adhérents de l’association, la défense de leur environnement, d’éviter toute implantation, toute spoliation et/ou expropriation, tout projet ou toute manifestation apportant quelque nuisance que ce soit, et de favoriser toute initiative visant à améliorer le cadre de vie et la sécurité des habitants.

dimanche 30 novembre 2014

Hunger Games, Bastille Day: les superproductions sous le charme de la banlieue parisienne

Par Nathalie ALONSO et Marie HOSPITAL
 
 NOISY-LE-GRAND, 19 nov 2014 (AFP) -
 
 
  "Les cités tendues et les terrains vagues, c'est du passé." Ces derniers mois, des superproductions étrangères ont choisi la banlieue pour ses décors urbains originaux, comme Noisy-le-Grand qui a prêté ses ensembles futuristes au tournage du quatrième épisode de "Hunger Games".
   C'était en mai et la guerre faisait rage dans la ville nouvelle du "9-3". Après Ivry-sur-Seine, l'équipe de la saga post-apocalyptique s'installait pendant deux semaines au coeur des fameux Espaces d'Abraxas, cité colossale d'esprit néoclassique imaginée en 1978 par l'architecte catalan Ricardo Bofill. Il y a 30 ans, Terry Gilliam y avait déjà posé ses caméras pour le film culte d'anticipation "Brazil".
   Du haut de ses 18 étages, le "Palacio", avec ses colonnes antiques, son dédale de coursives et ses ornements d'inspiration futuriste, collait parfaitement aux bâtiments de "Panem", la société totalitaire décrite dans les romans de Suzanne Collins.
   A l'écrit comme sur grand écran, la saga affole la jeunesse, qui suit avec fébrilité la lutte à mort de la jeune Katniss (Jennifer Lawrence) pour sa survie. Le troisième opus, "La Révolte: partie 1", sort en salles mercredi. Pour voir la "partie 2", tournée à Noisy, il faudra patienter encore un an.
   Avec un tel phénomène du box-office sur ses terres, Noisy a posé ses conditions: "On leur a dit: vous êtes les bienvenus, on veut vous donner un coup de main mais nous, notre préoccupation c'est qu'on ne sorte pas du film en se disant +Noisy c'est l'enfer+. De ce point de vue-là, le contrat a été très bien respecté", affirme l'adjoint au maire Emmanuel Constant.
   Sortir des clichés, c'est justement l'une des missions du Pôle Média Grand Paris, l'organisme de promotion de la Seine-Saint-Denis auprès des sociétés de production.
   "Il y a quelques années, des réalisateurs et producteurs étrangers se mettaient en quête des clichés de la banlieue, les cités tendues, les lieux interlopes, les terrains vagues... mais ça, c'est du passé", assure son responsable, Stephan Bender. Depuis deux ans, quelque chose a changé: de plus en plus de grosses productions étrangères s'intéressent aux décors de la banlieue, séduites par ses "richesses architecturales insoupçonnées".
 
                         - Tapis rouge fiscal -
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   Changement de décor... Après Aubervilliers et Les Lilas, c'est à Clichy (Hauts-de-Seine) que s'est installée le 8 novembre l'équipe de "Bastille Day", thriller où il est question de déjouer un attentat programmé à Paris. Derrière la devanture passée d'un ancien garage automobile, près d'une centaine de personnes s'activent dans une cour délabrée, dont Idris Elba, l'acteur du film "Mandela".
   Le lieu a été choisi après un long repérage par des équipes françaises. "L'idée était de mettre deux Américains dans ces banlieues pour montrer au monde à quoi ressemble Paris dans sa réalité", explique David Kanter, producteur américain du film.
   "Auparavant, lorsque Woody Allen venait tourner +Midnight in Paris+, c'était une journée aux puces de Saint-Ouen qui est un lieu emblématique", se souvient Stephan Bender. Aujourd'hui, "les tournages sont plus longs, plus implantés (...) il y a une véritable volonté d'utiliser le tissu urbain de la banlieue comme un élément du film".
   Le dynamisme des productions étrangères en banlieue suit une tendance nationale amorcée depuis 2009 et la mise en place d'un crédit d'impôt international. Le nombre des journées de tournages étrangers en France est ainsi passé de 105, en 2009, à 423, en 2013, générant au total plus de 323 millions d'euros de dépenses directes, incluant emplois et industries techniques, selon la commission nationale du Film France qui instruit les dossiers de crédits d'impôt.
   A Noisy, une vingtaine de jeunes habitants ont travaillé sur le tournage qui a rapporté au moins 1,5 million d'euros en recettes sur place, selon le Pôle Média Grand Paris.
   Derrière la révolte d'"Hunger Games", comme un parfum de revanche pour l'autre côté du périphérique.
   nal-mh/at/fff/ed
 

lundi 29 septembre 2014

On aime, on soutient!

Nous sommes en 2014 après JC. Toute la ville de Noisy Le Grand est en périmètre d'étude et/ou bétonnée par les constructeurs. Toute? Non! Plusieurs quartiers d'irréductibles habitants résistent encore et toujours à l'envahisseur...
Dans le cas présent, les résistants ce sont nos voisins, les habitants du quartier des Bas Heurts, et comme dans les aventures d'Astérix, nous sommes tous conviés au banquet! Ci dessous vous pouvez déjà retrouver le menu !
 
 
 
N'hésitez pas à venir partager ce vrai moment de convivialité et de solidarité en famille et à relayer l'information auprès de vos proches!
 


jeudi 28 août 2014

"La Révolte" ... aux Espaces d'Abraxas !

Retour sur le mois de mai 2014, où nos Espaces d'Abraxas sont devenus durant 15 jours un des lieux du tournage du troisième volet de la saga "Hunger Games", l'adaptation cinématographique des best-sellers de Suzanne Collins par Francis Lawrence.


A défaut de susciter l'engouement de la majorité municipale, l'architecture atypique de Ricardo Bofill a encore tapé dans l'œil du 7ème art.

Près de trente ans après "A mort l'arbitre" de Jean-Pierre Mocky (1984) et le prestigieux "Brazil" de Terry Gilliam (1985), cette fois c'est rien de moins qu'Hollywood qui est tombé sous le charme des Espaces.
Et oui, qui eût cru un jour qu'une grosse production hollywoodienne s'intéresserait à notre bout de ville du 9.3.!!

Au début, on n'a pas franchement réalisé quand l'équipe de Peninsula Film a pris contact avec le syndic et les conseils syndicaux pour visiter le site, et faire des repérages. Il était question d'une production américaine, le nom du projet était Seashore... Cela constituait une chance incroyable pour les habitants des Espaces d'Abraxas qui pourraient assister de leurs fenêtres au spectacle, certains auraient peut être même la chance de participer à l'aventure...
On a tout de suite dit banco puis plus rien. Il se murmurait que le projet nécessitait l'aval de la municipalité qui trainait des pieds.
Lors du conseil de quartier Ouest du 02 décembre 2013, l'ADIHPA en a profité pour interroger Monsieur Bruneau, l'ex Maire Adjoint du Quartier Ouest afin de savoir où en était la Ville avec ce projet de tournage.
A notre grande surprise, il nous a dit ne pas en avoir connaissance.
Nous l'avions relaté dans un billet sur ce blog quand, après quelques semaines de publication, nous avons reçu un appel de la production nous demandant de retirer ce bien modeste papier car il pouvait mettre en péril tout le projet tant, outre atlantique, ils étaient chatouilleux sur la confidentialité autour d'un tel évènement. Mince, on nous lit d'aussi loin! Quelle classe! La demande étant formulée bien poliment, nous n'avions aucune raison de refuser, ne voulant pas endosser une si lourde responsabilité: un projet d'une centaine de millions de dollars qui tomberait par terre à cause d'un petit blog local, imaginez !
Quelques deux mois après, on se retrouvait autour de la table du conseil syndical avec la production et l'équipe de régisseurs, l'affaire devenait vraiment sérieuse! Mais il nous était formellement demandé la plus grande discrétion, ce que l'on s'est appliqué à respecter. Nous n'avions qu'un seul souhait, que les jeunes des Espaces d'Abraxas puissent être impliqués dans l'aventure, et cela a été le cas puisqu'une vingtaine d'habitants a ensuite pu être embauchée pour donner un  coup de main durant le tournage.


Pendant que les premières fuites pointaient leur nez sur la toile à propos des scènes tournées à Ivry sur Seine, nous, aux Espaces d'Abraxas, on assistait tranquillement à la préparation des décors.

Tout étant fin prêt aux Espaces, l'équipe du tournage a quitté Ivry sur Seine pour arriver chez nous:

La suite vous pouvez la découvrir aux travers de ces quelques liens:


Et oui, grâce aux Espaces d'Abraxas si décriés par Monsieur Le Maire, la ville de Noisy le Grand a pu bénéficier d'une publicité inespérée! Notre petit blog, quant à lui, a enregistré des centaines de visites par jour, et cela des quatre coins du monde...

Sur le site, cela conférait à la pure folie, et l'on a mieux compris la nécessaire discrétion souhaitée par la production.
L'information s'est répandue comme une trainée de poudre sur la toile et les réseaux sociaux, et l'affluence des fans de la célèbre trilogie comme des paparazzi s'est accrue de jour en jour.

Nous n'espérerions pas qu'un évènement, même de cette ampleur, fasse changer le regard de Monsieur Le Maire sur cette architecture si particulière qu'il n'a jamais aimé.

Un minimum de reconnaissance aurait tout de même été le bienvenu mais une fois de plus, c'est le mépris qui a prévalu.

L'équipe de Noisy Mag a enfin réussi à trouver le chemin des Espaces d'Abraxas et il leur était impossible de ne pas relater l'évènement.
Nous guettions donc la sortie du numéro 205 de juin 2014 avec impatience !
C'est en page 2, une double page en rubrique scoop ! Hunger games en tournage à Noisy Le Grand ! Pas au Palacio ou aux Espaces d'Abraxas, non, non, à Noisy Le Grand ! C'est certainement le charme de la capitale économique de l'Est Parisien comme la ville se plait à se surnommer, qui a conquis l'équipe de production, et pas du tout les lieux incroyables conçus par Ricardo Bofill! D'ailleurs, sur cette double page, on ne trouvera pas le nom de Mr Bofill et le Palacio est uniquement cité trois fois, et encore, du bout des lèvres! Il n'y a pas la moindre photo des bâtiments en entier, pas plus d'ailleurs qu'on ne trouvera un habitant des Espaces d'Abraxas interviewé sur les sept témoignages! Faudrait pas pousser non plus !
Une fois de plus, la municipalité a fait le choix d'ignorer une partie de ses habitants. On est rassuré, elle se rappellera tout de même de nous quand arriveront les impôts locaux !
D'ailleurs, en parlant de chiffre, nous serions curieux de savoir si la ville a perçu quelque chose de la part de la production pour tourner sur des espaces communaux? On imagine que les places de parking bloquées pour les camions de tournage n'étaient pas non plus un cadeau fait par Vinci...
En tous cas, si de l'argent a été versé à la Ville pour ce tournage, on est sûr et certain que celui ci n'a pas encore été réinvesti du côté des Espaces car côté services, cela laisse toujours autant à désirer mais on y reviendra prochainement, le nouveau Noisy Mag de septembre 2014 vient de tomber et l'article sur les espaces verts  "Et la ville est plus jolie" nous a énormément intéressé !

Quoiqu'il en soit, les habitants des Espaces d'abraxas attendent avec impatience la sortie sur les écrans de La Révolte et pour patienter il nous restent les souvenirs de ces folles journées...

TOURNAGE
Vidéo de Mr Richard Sébastien



lundi 4 août 2014

Book'in Les Espaces d'Abraxas !

Vacances ou pas, l'été est toujours une période particulière, propice pour recharger nos batteries avec ses longues journées avec ou sans soleil, idéale pour s'accorder un peu de temps, pour partager avec nos proches, pour se détendre, et pourquoi pas, soyons fous, pour éteindre sa télé et lire un bon vieux bouquin?
 
Nous tenions à vous faire partager ces quelques lignes qui ont retenues notre attention, découvertes au hasard de la découverte d'un vieux polar.
 
Le narrateur avait pris la ligne de RER à Auber jusqu'au terminus de Marne La Vallée:
 
"La place était encastrée au centre d'une cuvette, surplombée par les collines. L'Ouest du site était barré par la façade aveugle d'un gigantesque centre commercial. La seule note de fantaisie résidait dans la présence d'une construction rose, d'une vingtaine d'étages, posée au sommet de l'une des collines. L'autocar dans lequel j'avais pris place passait justement à proximité du bâtiment que je pus examiner tout à loisir. L'extérieur imitait assez parfaitement les façades des arènes espagnoles, une sorte de long mur circulaire percé d'alvéoles. Tous les vingt mètres, une colonne en demi-cercle grimpait tout le long de la construction. Des ouvertures pratiquées dans ces tourelles montraient le parcours des cabines d'ascenseurs. Une large arcade permettait de découvrir une grande cour plantée d'arbres et de fleurs. Un panneau d'entreprise indiquait les noms et adresses des promoteurs et signalait: "Le Grand Théâtre, 630 appartements prestigieux avec vue sur Marne. 2 et 3 pièces disponibles. Prêts PIC, PAC et PAP possibles".
 
On ne peut que penser aux Espaces d'Abraxas au travers de ces quelques lignes rédigées par Didier DAENINCKX, dans son excellent roman Meurtres pour mémoire paru en 1984.
 
 

Auteur né en Seine Saint Denis, Didier DAENINCKX s'inspire de son quotidien dans ses romans et les Espaces devaient déjà marquer les esprits dans le paysage urbain de l'époque.
 
Ce n'est bien sûr pas ce point anecdotique pour nous, habitants, amis ou voisins des Espaces d'Abraxas, qui a donné le succès et la notoriété à son auteur mais le fait qu'il mettait en exergue, par le biais d'un roman policier, une période sombre de l'Histoire française.
 
En évoquant la répression sanglante par la police avec la bénédiction de l'Etat d'une manifestation pacifique organisée le soir du 17 octobre 1961 à Paris par le Front de Libération Nationale contre l'interdiction faite aux Algériens de circuler le soir dans les rues (4 morts selon les sources officielles, 400 en réalité!), Didier DAENINCKX dénonce également les faits de collaboration liés à la déportation lors de la Seconde Guerre Mondiale. En 1961, Maurice PAPON était alors Préfet de Police à Paris...
 
On ne résiste pas à la tentation de vous livrer ces quelques lignes supplémentaires, écrites il y a pourtant trente ans, et qui résonnent malheureusement trop fort encore aujourd'hui :
 
"Certains avaient intérêt à donner une image négative du peuple de la zone. Ils ont utilisé le phénomène de rejet pour les chasser de la périphérie immédiate de la ville. ça continue avec l'utilisation actuelle du thème de l'insécurité. On tente d'assimiler les couches sociales les plus durement frappées par la crise, à des groupes présentant des dangers pour le reste de la société. Un véritable tour de passe-passe! Les victimes sont transformées en épouvantails. Et ça marche! La grand-mère la mieux attentionnée serre son sac à main dès qu'elle croise un garçon aux cheveux un peu trop bouclés! Rien que cette peur permet de légitimer, par avance, les mesures prises à l'encontre de ces gens."
 
Bel été à toutes et tous et n'oubliez pas de rester vigilants, l'actualité ne s'arrête pas !

dimanche 22 juin 2014

Images In Les Espaces d'Abraxas !

Derrière ce petit jeu de mot, nous vous invitons à découvrir ces quelques photos qui nous ont été offertes par l'association Noisy Image.
 

Si vous aussi êtes passionnés de photos, et que vous souhaitez en savoir et surtout en voir davantage, ne manquez pas d'aller découvrir cette association en cliquant sur le lien suivant:


N'hésitez pas à parcourir leur page web pour plus d'informations ou plus simplement, à venir les rencontrer tous les jeudi, à partir de 21h00, à la LCR du Palacio.
 
Merci encore à Claude Bourhis pour ces clichés.
 
Dans un tout autre style, nous remercions LP qui nous a fait don de ces deux clichés afin qu'on les partage. Nous le remercions également bien chaleureusement en espérant que son projet ait pu aboutir...
 



mardi 10 juin 2014

Le temps des cerises...

10 ans de lutte pour nos voisins des Bas-Heurts, ils méritaient bien qu'on reprenne cette romance écrite par J.B. CLEMENT, militant socialiste et membre de la Commune:

"Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai rossignol et merle moqueur
Serons tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous en serons au temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur."
 
 
Alors pour célébrer cet anniversaire, n'hésitez pas à passer nombreux faire un tour au passage des Aulnettes samedi 14 juin à partir de 15h00, la bonne humeur et les sourires sont garantis ! Et pour celles et ceux qui ne pourraient pas, vous pouvez toujours aller glaner de l'information sur leur blog...
 


 

samedi 31 mai 2014

Cela va mieux en l'écrivant !

Début de l'année 2014, l'ADIHPA était contactée par une journaliste du Monde.fr, Madame Elvire Camus, qui voulait réaliser un article sur les Espaces d'Abraxas.
 
La consécration! Le Monde, le "journal de référence"! C'est du moins ainsi que certains le qualifiaient il y a encore quelques années...
 
Ne devrait-on pas aujourd'hui plutôt dire "journal de révérence", révérence au pouvoir économique, à l'ordre établi et à la bien-pensance?
 
Nous qui habitons aux Espaces d'Abraxas ne partageons pas l'ambiance dépeinte au fil du développement de cet article par Madame Camus et nous lui avons fait connaitre notre position au travers d'un modeste droit de réponse.
Nous aurions apprécié que celui ci figure au moins au nombre des commentaires des lecteurs mais ne peuvent s'exprimer que les abonnés!
 
Nous le regrettons car quiconque fait une recherche sur le Net tombe immanquablement sur ce papier qui peut laisser une sensation amère. Afin de vous éviter de vous battre sur votre navigateur, nous vous remettons ici le lien:

 
Et si la personne encore motivée pour en savoir davantage pousse un peu sa recherche, il pourra également tomber sur certains points de cet article repris dans des sites aux relents bien plus nauséabonds pour lesquels nous ne ferons pas de publicité, nos grands médias s'en chargeant suffisamment ces temps-ci malheureusement...
 

Alors, à défaut d'avoir pu lire nos commentaires dans le Monde.fr, nous les portons ci dessous à votre connaissance: 
 
 



Madame Elvire CAMUS
Journaliste au Monde.fr
 
Noisy Le Grand, le 10/02/2014
 
Objet :
Droit de réponse à votre article « Les illusions perdues d’une utopie urbaine » mis en ligne le samedi 8 février 2014
 
Madame CAMUS,
 
Nous avons bien pris connaissance de votre visuel interactif et tenions à vous exprimer la profonde déception que nous avons ressentie à sa lecture.
Autant le montage visuel interactif nous a comblés ainsi que la qualité du travail de votre photographe Monsieur Antonin SABOT, autant l’article nous a laissé perplexes.
Nous nous attendions à un travail d’investigation autrement plus approfondi que ce que l’article laisse à penser et c’est d’ailleurs pourquoi nous avions répondu favorablement à votre demande de visite des Espaces d’Abraxas et que nous nous sommes mobilisés pour vous accueillir et vous faire accéder aux différentes parties des bâtiments ainsi qu’à ses habitants.
En effet, la lecture de votre article laisse à penser que vous aviez une hypothèse à valider, celle de l’intitulé de votre article : « Les illusions perdues d’une utopie urbaine » et une bonne moitié du contenu va donc dans ce sens avec des exemples tirés du contexte des pourtant longs échanges que vous avez eu avec certains habitants.
Il ressort donc de votre article un aspect très négatif des Espaces d’Abraxas, outrageusement marqué par un sentiment d’insécurité que peuvent ressentir certains mais qui est loin d’être partagé par tous,  ainsi que l’idée qu’il est impossible de bien vivre de manière générale dans ce lieu.
L’article oriente ses lecteurs sur un sentiment de peur, de mal vivre qui prendrait son origine dans une simple opposition propriétaires-locataires de logements sociaux, locataires forcément à l’origine de tous les maux.
L’analyse est réductrice. Voire dangereuse, montant ainsi les habitants les uns contre les autres. Qu’on paye un loyer ou des charges, on emprunte les mêmes ascenseurs et chacun en subit le coût quand il s’agit de faire des travaux.
Vous savez bien que l’étranger, c’est-à-dire celui qui nous est différent en fonction de nos codes, a toujours suscité la méfiance et qu’il est plus aisé de trouver des boucs émissaires que de vraies solutions. La parole publique relayée par les médias aime se faire l’écho de ces peurs, de faits divers et de délinquance et finit par nous faire croire que c'est toute une frange de la population qui est fauteuse de troubles mais préfère taire son courage quotidien pour survivre et endurer une misère de plus en plus palpable et visible par tous.
Quand on passe allégrement des appellations « Alcatraz » ou « Gotham city » qu’on retrouve davantage sur le Net que dans la bouche des habitants, à la serrure sept points, aux dédales de coursives qui ne laissent pas percer la lumière du jour (surtout un jour de pluie sans lumière) et aux multiples recoins qui seraient autant de cachettes idéales, à la peur de laisser ses filles sortir seules, imaginez le tableau que vous donnez de notre lieu de vie.
Heureusement, l’insécurité n’est pas aussi importante que peut l’être le sentiment d’insécurité car sinon votre article pourrait mettre en danger les habitants qui vous ont accueillis, et qui ont acceptés de poser pour Monsieur SABOT en vous donnant leur nom.
 
Nous pensons également aux retombées d’un tel article pour quelqu’un qui souhaiterait vendre son bien aux Espaces d’Abraxas ou bien qui souhaiterait s’y installer en tant que propriétaire ou  locataire et qui tomberait sur ce papier en effectuant quelques recherches sur internet…
Pour notre association, l’ADIHPA, et malgré les aspects heureusement positifs soulignés dans votre article, c’est tout de même tout un travail qui s’envole en fumée, à lutter contre les préjugés sur cette construction au sein de la ville de Noisy Le Grand, par des gens qui ne la connaissent même pas, ou au sein même des Espaces, pour casser l’idée que les uns seraient responsables du malheur des autres.
S’il faut chercher des responsabilités, c’est plutôt du côté de la municipalité et des bailleurs sociaux qui ont abandonné ces lieux depuis bientôt vingt ans, les premiers ayant d’autres projets pour ce quartier, les seconds se limitant à leur rôle de gestionnaire et délaissant le côté social. Dans les deux cas, ce sont tous les habitants des Espaces d’Abraxas qui en pâtissent, qu’ils soient locataires ou propriétaires.
C’est fort regrettable que votre travail d’investigation  n’ait pas davantage mis en lumière ces aspects et que l’accent n’ait pas été mis sur ce projet de démolition qui est bien plus qu’une hypothèse dans l’esprit de l’édile de Noisy Le Grand.
Depuis samedi, nous avons reçu nombre d’appels ou mails de personnes avec qui nous sommes en relation ou avec qui nous travaillons et qui s’inquiètent. Un projet avec un photographe a failli être remis en question, heureusement cela a aussi renforcé la volonté d’autres artistes, sensibles au site et à sa poésie, de mener leurs actions pour contrebalancer cette image que vous avez souhaité dépeindre.
Loin de baisser les bras, nous continuerons à aller de l’avant pour construire et renforcer les liens entre les habitants des Espaces d’Abraxas, pour valoriser ces lieux imaginés par Ricardo Bofill que certains décrient ou voudraient voir démolis comme en témoigne certains des commentaires malheureusement ouverts à vos seuls abonnés qui ne sont pas forcément du même côté du périphérique que nous.
Et pour conclure, en écho à votre triste titre, nous rappellerons cette phrase d’Oscar WILDE : « Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies ».
L’utopie de Ricardo Bofill a eu le mérite d’imaginer un autre type d’habitations quand, comme il nous l’a écrit en avril 2013, « jusqu’à 1978, les HLM construits à Paris et en France étaient des blocs d’habitation préfabriqués, alignés, sans angle ni lignes courbes ; des bâtiments anonymes, homogènes, sans identités, des vrais cimetières vivants ». Mais comme il le souligne, et cela va de soi, « les bâtiments doivent être entretenus régulièrement », ce qui n’est malheureusement pas le cas des Espaces dans leur environnement, la Ville de Noisy Le Grand, et ce, malgré les efforts fournis par les habitants, propriétaires comme locataires, conseils syndicaux et syndic, afin que nos copropriétés ne comptent pas parmi les copropriétés en difficulté, ce dont on se félicite.
Plus de trente après la construction des Espaces d’Abraxas, nous sommes fiers de vivre dans cette utopie pensée par Ricardo Bofill plutôt que dans une barre ou dans une tour anonyme de banlieue.
 
Veuillez recevoir, Madame CAMUS, l’expression de nos plus sincères salutations.
 
L’ADIHPA
(Association de Défense des Intérêts des Habitants du Palacio d’Abraxas)
 
 


jeudi 8 mai 2014

C'est sur la Place que ça se passe !

On vous avait dit que c'était imminent, et bien c'est arrivé ! Mais quoi?
Allez, on vous y amène, tout dans le calme...
 
 

 
 C'est là qu'il faut que vous cliquiez pour en prendre plein vos yeux et vos oreilles:
 

 
Le clip est réalisé par l'équipe VEGAS BABY accompagné du Collectif TDLC MUSIC.
 
 
Vous pouvez contacter l'artiste Uno par mail: toutdanslecalme@gmail.com
 
Et si vous voulez en savoir davantage: NS1 Officiel
 
Le label TDLC, c'est aussi une marque de vêtements en développement et si vous aussi vous l'appréciez, vous pouvez aller sur: Tout Dans Le Calme
 
 
 

vendredi 2 mai 2014

La sortie est imminente...

... et l'évènement a eu lieu en bas de chez vous !
 
Vous voulez en savoir plus? Il va vous falloir encore un peu de patience...
 
Mais en attendant, pour avoir un petit avant goût, vous pouvez toujours cliquer là :

Uno, artiste du 93160



vendredi 4 avril 2014

Démonstration d'expression corporelle aux Espaces d'Abraxas...

... ou comment mêler la créativité artistique et le gigantisme architectural !



Cette performance géniale s'appelle ABRAX-XAS, elle est réalisée par Hanoh SZPIRA et Naissy de PALACE PROD.

Les chorégraphes sont Diane FARDOUN et Kyrra.



Les costumes sont de Naissy et la musique de Julien VILLA: "Parachute Ending" remix BIRDYNAMNAM.

Pour profiter de ce pur moment, c'est là: Performance PALACE PROD

Et pour contacter PALACE PROD, c'est ici: Contact

Un grand merci à toute l'équipe de Palace Prod et tout particulièrement à Naissy, bonne route à vous et n'hésitez pas à repasser du côté des Espaces d'Abraxas !
 

vendredi 21 mars 2014

Une ville pour tous les Noiséens, vraiment tous les Noiséens?

C'est la question qu'on peut parfois se poser quand on est habitant des Espaces d'Abraxas!

A priori oui, les feuilles d'impôts locaux nous le rappellent, le journal de la Ville qu'on trouve dans nos boites aux lettres aussi même si les Espaces d'Abraxas n'y ont jamais figuré en 200 numéros.
Il en va de même pour les différentes propagandes électorales et matériel de vote qu'on a reçu comme tous Noiséens. C'est confirmé par les différents articles de presse consacrés aux Espaces d'Abraxas.

Bref, il n'y a pas de doute, nous habitons bien à Noisy Le Grand et sommes donc à priori des Noiséens à part entière.

Mais, au niveau local, il est pourtant bien rare que la majorité municipale évoque les Espaces d'Abraxas. Et quand elle les évoque, ce n'est pas forcément pour tarir d'éloges sur cette œuvre architecturale emblématique de la ville. Qu'on l'aime ou pas n'est pas la question.

Non, vraiment, aux Espaces, les habitants ont l'impression d'être les grands laissés pour compte de cette majorité municipale: pas un mot sur le très épais catalogue électoral de Monsieur le Maire qui brigue un nouveau mandat, alors que des projets pour la Ville, il semble que Monsieur Pajon n'en manque pas.

Nos résidences sont même au cœur d'un très gros projet avec l'aménagement de Maille Horizon et les ouvertures prochaines des collèges et lycées internationaux. On a même entendu parler d'un Palais des Congrès pour décharger le Palais Omnisports de Bercy qui se construirait à proximité des Espaces d'Abraxas (il y a dix ans c'était une piste de ski qui était dans les cartons de ce même édile, alors rien ne nous étonne plus!)

A l'ADIHPA, nous qui œuvrons au quotidien pour revaloriser notre cadre de vie, nous avons souhaité, par la voix des conseils syndicaux du Palacio et du Théâtre qui nous représentent, interroger directement Monsieur Le Maire sur les questions qui nous préoccupent et qui concernent directement la ville puisque la place des Fédérés est en gestion communale de même que les abords des Espaces d'Abraxas.

Un courrier recommandé avec accusé de réception a donc été rédigé, puis signé par les conseillers syndicaux et expédié à Monsieur le Maire le 08 février dernier.
La réponse de Monsieur le Maire nous est enfin parvenue...hier. Il faut dire que décidemment aux Espaces d'Abraxas on joue de mal chance puisque notre courrier retiré par les services de la Mairie le 10 février 2014... avait été perdu avant même d'avoir été lu!

Nous laissons à votre lecture dans son intégralité le courrier rédigé par les deux conseils syndicaux du Palacio et du Théâtre:

 



Afin de faciliter la compréhension du courrier, quelques illustrations avaient été annexées. Ce n'est pas qu'on s'interroge sur la parfaite connaissance du terrain par la Ville mais quelques photos parlent parfois davantage qu'un long discours.


 
Ce courrier recense, il nous semble, uniquement des propositions de bon sens et d'intérêt général, du ressort de la Ville, et qui visent à une réelle prise en compte des Espaces d'Abraxas et à leur revalorisation dans les projets en cours sur le Mont d'Est.
 
Après plusieurs relances, et l'envoi au cabinet du Maire, cette fois sous forme numérique, du dit courrier, voici la réponse tant attendue de Monsieur Le Maire:
 

 

 
Que voir dans cette réponse si ce n'est un profond mépris pour les habitants des Espaces d'Abraxas, une très grande méconnaissance des lieux, et le tout saupoudré d'une très grosse dose de mauvaise foi?
 
Cela commence déjà par l'assimilation d'un courrier signé par les conseillers syndicaux du Théâtre et du Palacio désignés par les habitants lors de leurs Assemblées Générales respectives à une pétition. Qui serions nous pour envoyer une pétition avec une dizaine de noms? Une poignée de mécontents quand les 590 autres voisins applaudiraient des deux mains la politique menée par la Ville sur notre quartier? Soyons un peu sérieux.
 
Il nous dit avoir pris bonne note des éléments qui ont été portés à sa connaissance?
 
Nous, la seule chose qu'on a noté concrètement pour le moment c'est que, sans la moindre concertation avec personne, les buts de foot et panneaux de basket ont été retirés du bien piteux terrain de sport qu'il y avait à côté de nos résidences.
C'est certainement dans le souci de notre bien être et de notre sécurité puisqu'on lui avait signalé que ce terrain était une aberration dans sa conception. Plutôt qu'un vrai terrain protégé permettant la pratique d'une activité sportive, autant ne rien mettre. Après tout, aux Espaces d'Abraxas, on est habitué au vide municipal.
 
Nous notons toute l'importance qu'il accorde à la sécurité ou plutôt à l'insécurité, c'est d'ailleurs le fil conducteur de sa démonstration: la dégradation des Espaces découle tout simplement de l'insécurité. Ce n'est la faute de personne et surtout pas la sienne si l'insécurité rend difficile l'entretien et toute revalorisation!
 
Et ce vilain Monsieur Bofill qui a conçu un endroit rendant toute surveillance impossible et toute intervention policière complexe, ce n'est vraiment pas de chance!
 
A le lire, notre résidence a des aspects de citadelle imprenable qui l'a transformé en supermarché francilien de la drogue. Vous ne croyez pas qu'il en rajoute tout de même un peu ?
 
Peut il nous rappeler qui est le premier magistrat de la commune?
 
Nous, en revanche, on se souvient de deux faits marquants.
 
Le premier, une vaste opération policière à gros effectif, en tenue anti émeute, qui a provoqué une panique et une bousculade générale à l'heure où, comme dans tous les quartiers de la ville, les parents vont chercher leurs enfants à la sortie de l'école.
 
Le second fait, c'est quand un jeune de la résidence a été agressé par arme blanche. A la demande du maire adjoint du quartier Ouest, nous avons réussi à réunir tous les acteurs du site (syndic, conseils syndicaux, bailleurs sociaux, associations), ce qui aurait pu être une grande première. Nous n'attendions plus de sa part que la date et la salle pour la réunion quand il a nous fait savoir que la sécurité n'était pas du ressort de la ville mais qu'il fallait nous adresser au commissariat.
 
Nous ne sombrons aucunement dans l'angélisme. Des problèmes il y en a, comme dans n'importe quel autre quartier de la ville, mais si on nous refuse toute possibilité d'en discuter pour ensuite nous remettre cette insécurité au visage, là encore il faut être sérieux.
 
Pour la difficulté des services communaux à mener des opérations de grandes ampleurs, vous nous passerez l'ironie mais le Palacio a réalisé un ravalement complet de ses façades sur 17 étages sans le moindre problème. Et les services communaux ne pourraient pas passer un coup de nettoyeur haute pression sur la place des Fédérés, mettre des fleurs dans les jardinières, réaliser une vraie aire de jeux pour les enfants, ou encore mettre en place des conteneurs enterrés ou des ralentisseurs sur l'allée du Clos des Aulnes?
 
Pour la question des éclairages qui ne se fabriqueraient plus, il faudrait peut être se renseigner auprès par exemple de la Ville de Montpellier qui a les mêmes colonnes sur sa place Antigone et dont l'éclairage ne semble pas poser autant de problème.
 
Le paragraphe sur la réfection des dalles ne manque pas non plus de piquant.
On laisse la parole à l'image:
 
 

Quel beau carrelage en ciment! Merci beaucoup de ce beau geste !

Allez, la même pour le réaménagement des espaces verts?


 
Elle n'est pas belle cette verte pelouse? Il y a presque plus de vert sur les bancs avec la mousse! Elle n'est pas légitime notre demande de nettoyage?
 
Heureusement que le courrier de réponse n'est pas aussi long que celui de nos questions! C'est le meilleur moment celui de la conclusion suite à une si brillante démonstration: vous voyez bien que l'animal a la rage, on ne peut rien y faire et on le regrette, mais nous n'avons pas d'autres choix que d'étudier celui de l'abattre !
 
Et bien oui, pour les sceptiques qui en doutaient, le projet de démolition des Espaces d'Abraxas est bien à l'étude.
 
En pleine crise, à Noisy Le Grand, on ne recule devant rien ! C'est juste l'affaire de 30 à 40 millions à trouver, une paille, pour chasser 600 familles.
 
Il est indiqué que ce projet ne se concevrait que dans le respect de l'habitat de tous les locataires et tous les propriétaires. Les premiers seraient relogés et les autres pourraient accéder à la propriété.
 
Voilà une conclusion qui devrait tous nous rassurer? Non, comment ça vous n'y croyez pas?
Allez, pour tout vous dire, nous aussi nous sommes sceptiques.
 
Il est très rare qu'un projet de démolition/reconstruction refasse la même capacité de logements. En règle générale, c'est 25% de logements en moins. Il y a pourtant obligation de reloger tous les locataires. Comment peuvent ils alors procéder?
On peut souvent observer durant la période d'avant travaux et de travaux, un accroissement des procédures judiciaires pour expulsion locative. Cela permet de diminuer le nombre de personnes à reloger.
L'obligation de relogement ne vaut pas systématiquement en lieu et place, vous pouvez tout aussi bien avoir une proposition de logement de composition identique dans un autre endroit de la ville mais qui ne vous convienne pas...
 
Quand à l'accession à la propriété pour les propriétaires dont les biens ont été préemptés à un prix souvent inférieur à celui du marché, comment imaginer qu'ils pourront à nouveau se porter acquéreur des nouveaux logements construits? 
 
Non, non et non !
 
Quelle est le vrai reproche fait aux Espaces d'Abraxas?
 
Les bâtiments et leur conception ne sont qu'un prétexte.
 
Ce qui gène par rapport à tous les projets en cours, c'est bel et bien les habitants.
Qu'on se le dise!
Nous ne cadrons pas avec la capitale économique de l'Est Parisien, pas plus qu'avec l'extension du centre commercial dans sa belle coulée verte qui acheminera les futurs collégiens et lycéens dans ces nouveaux établissements de prestige.
 
Nous sommes indignés de cette réponse de la part d'un élu enfermé dans ses certitudes et nous ne resterons pas à attendre tranquillement ses pelleteuses!
Si nous sommes prêts à travailler dans l'esprit de concertation qui nous a toujours animé, nous ne tolérons pas de nous faire insulter de la sorte.
 
Les habitants des Espaces d'Abraxas ont droit au respect comme tout un chacun dans cette ville, et en cette veille d'élections municipales, il est plus que jamais temps de s'en souvenir.
 
 
 
 
 
 
 
 
 

vendredi 10 janvier 2014

Et Bofill inventa la banlieue en version spectaculaire...

C'est ainsi que la journaliste du magazine AD, Sophie PINET, a intitulé son article et qu'on a pu voir cette couverture fleurir les devantures des kiosques en cette fin d'été 2013.


Avec l'aimable autorisation de Sophie PINET, nous vous faisons partager les lignes qu'elle a rédigées.
Les photos sont d'Alexis ARMANET.

Ricardo Bofill, 30 ans après...

Le 9 Novembre 2013

par Sophie Pinet dans la rubrique Architecture

Dans les années 1980, l’architecte catalan a été l’objet de toutes les louanges et de toutes les critiques. Aujourd’hui, les passions se sont calmées et on redécouvre son néoclassicisme pharaonique. Colossal comme une superproduction hollywoodienne.


L’ensemble Abraxas (1983) à Noisy-le-Grand, vu depuis l’intérieur, avec son jardin en gradins et, au premier plan, l’Arc.
© Alexis Armanet

 
Comme un ouragan. La scène dure dix secondes au début du clip. Mais cela suffit pour installer l’Ouragan de Stéphanie de Monaco au sommet du Top 50 en 1986. Et immortaliser, du même coup, l’un des projets les plus spectaculaires du vaste programme des villes nouvelles qui encerclent Paris à partir des années 1970, période d’accroissement démographique et de pénurie de logements.

Abracadabra! Ou plutôt Abraxas, mi-dieu mi-démon, selon que lon se plonge dans les légendes persanes ou les mythologies gnostiques, selon que lon est à la périphérie de l’édifice ou dans ses entrailles. Cest ainsi que larchitecte catalan Ricardo Bofill baptisera l’ensemble de 600 logements qu’il achève à Noisy-le-Grand en 1983.



Coups de théâtre

Répartis en trois temps, le Palacio, le Théâtre et l’Arc marquent une rupture avec les grands ensembles que la France privilégiait jusque-là. «Dès le départ, nous avons pensé ce projet comme une métaphore, nous avons voulu théâtraliser lespace», raconte l’architecte depuis le Taller de Arquitectura, son agence de Barcelone.
Histoires politiques, histoire des formes, histoire du langage architectural: chez Bofill, le classicisme est à lhonneur. Souvent cité comme un héritier de Gaudí, on limagine aussi succombant aux charmes du néoclassicisme de Ledoux. Il confirme, puis se justifie, de peur que l’on ne voie son œuvre comme une caricature du passé. «Ce sont des logements sociaux, nous avons dû utiliser des techniques de préfabrication, et donc user de la répétition. Or la répétition entraîne forcément le classicisme.» Le point est accordé.
Mais larchitecte sest longtemps imaginé metteur en scène dune tragédie en trois actes. Ainsi, à peine le chantier entamé, il pointait du doigt lArc trônant au centre, encerclé par les logements et des gradins:     «Lescalier sarrêtera sur une plate-forme doù lon pourra écouter du Wagner ou se suicider si on en a envie.» Le sort en était jeté, et le choix entre deux drames, impossible.
Quasi sur la même latitude, à l’ouest de Paris cette fois, avec le château de Versailles et les jardins de Le Nôtre en ligne de mire, bienvenue à Montigny-le-Bretonneux. Un autre projet de ville nouvelle, avec encore, côté réalisation, l’architecte catalan tant critiqué. Ici, il a délaissé la Sainte Trinité, autrement dit le rythme en trois temps, pour faire l’éloge d’une valse à deux temps. Les Arcades du Lac et le Viaduc sortiront de terre en 1982, tout comme le plan d’eau artificiel de quatre hectares. La vie de château n’est pas loin, mais celui-ci est désormais la résidence du peuple.

Le chaos de l’histoire

Bofill serait-il un révolutionnaire?
Pas tout à fait. Si la répétition œuvre à nouveau, et la nostalgie envahit les façades, en sous-sol, des hectares de parking se creusent. La vie au-dessus, la circulation en dessous, soit l’architecture de dalle. Prônant la rupture, Bofill s’est bercé des mêmes illusions que ses contemporains. Et si l’implantation de ses bâtiments est réalisée à la manière de haies de buis dans un jardin à la française, avant de se prolonger en un viaduc jeté au-dessus de l’immense plan d’eau, seul le vent et le silence s’engouffrent en ce jour d’été dans les allées des Arcades du Lac.
Comme tous les acteurs à l’origine de ces villes nouvelles, Bofill aura omis une chose : les villes se plaisent à vivre dans le chaos de leur histoire. Aujourd’hui, alors que la France semble lui tourner le dos, il range ses dossiers avant de prendre un avion pour la Russie, terre promise de ses futurs projets.
«Vous me dites que ce que j’ai fait en France est pharaonique, mais ce n’est rien par rapport à ce que je bâtis là-bas. Venez déjeuner à Barcelone, je vous montrerai l’échelle de ces projets.»
Laccent est irrésistible et Bofill semble esquisser un sourire. Après avoir traversé tous les ouragans, le septuagénaire maintient sa trajectoire bordée d’illusions. Il faut bien entretenir la légende.
 

Le quartier des Arcades du Lac (1982), à Montigny-le-Bretonneux, se poursuit le long d’un vaste plan d’eau avec le Viaduc.
© Alexis Armanet

 

Le vaste couloir de circulation qui encadre l'ensemble de Noisy-Le-Grand et mène aux logements, est rythmé par des éléments classiques, comme des temples et des colonnes.
© Alexis Armanet