Suite à une étroite collaboration entre l'ADIHPA et l'architecte Mr Ricardo Bofill , nous sommes heureux de partager avec vous de nombreux documents qui nous ont été transmis par les bureaux de Mr Bofill.
Nous tenons tout d'abord à les remercier pour cette contribution de grande qualité.
Vous découvrirez à chaque publication, différent dossiers relatant l'histoire des Espaces d'Abraxas.
En vous souhaitant une bonne lecture.
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Description des Espaces d'Abraxas
Le Palacio, Le Théâtre, L’Arc
ADRESSE Mond Est,
Noisy-Le Grand, Ville Nouvelle de Marne la Vallée, Région de Paris, France
PROGRAMME Le Palacio: 441
appartements subventionnés, Le Théâtre: 130 appartements, L' Arc, 20
appartements
DATE PROJET 1979
DATE
CONSTRUCTION 1982
CLIENT Le
Palacio: C.N.H. 2000. Le Théâtre et L'Arc: S.A. d'H.L.M. Les Trois Vallées.
MAITRE D'OEUVRE Ricardo Bofill Taller de
Arquitectura
SURFACE
CONSTRUITE 47.000 m2
Nombre d'étages: 18 Le Palacio, 9 Le Théâtre, 10 L'Arc
PRIX m2 : Le
Palacio: FF.3306 (1980). Le Théâtre et L'Arc: FF.3583 (1980)
EQUIPE PROJET : P.Hodgkinson, R.
Collado, T. Recevsky J.P.Carniaux, P.Dillon, X.Llistosella
EQUIPE REALISATION R.Collado, H.Pareja, Ch. Bernier, J.Charbonnier
COLLABORATEURS TECHNIQUES : J.P.Aury, béton
architectonique. Uteba, Ingénierie: Le Palacio. Y. Serra, Ingénierie: Le
Théâtre et L'Arc
SYSTEME
CONSTRUCTIF Structure en béton
armé et façades en panneaux préfabriqués en béton architectural
CONSTRUCTEUR : Le Palacio: Coignet, Paris.
Le Théâtre et L'Arc: Bouygues, Clamart
Le Bâtiment du Théâtre joue un rôle significatif dans
l'ensemble de la Ville Nouvelle de Marne la Vallée. Il est tout d'abord situé
sur l'axe de la ville dont il ponctue l'entrée. Il donne également une réponse
formelle à la monumentalité du bâtiment qui lui fait face, Le Palacio. Ces deux
édifices constituent le premier ensemble architectural de la ville, la porte,
et vue depuis l'autoroute, le signale qui en donne une image forte. En dernier
lieu, le Théâtre ordonne un espace qui, aux yeux du Taller de Arquitectura,
mérite un traitement exceptionnel.
Les conditions imposées par l'Epa Marne, quant à la
forme, le programme, la hauteur et les ouvertures ont été parfaitement
respectées et ont permis de développer deux concepts de façade. La façade
extérieure est composée de trois ordres reposant sur une base qui reprennent le
rythme de la partie supérieure de la façade côté jardin du Palacio; cette
disposition permet ainsi de créer une continuité spatiale convexe et concave.
Des balcons tous les trois étages viennent rompre ce rythme, en renforçant la
limite végétale entre ciel et béton architectonique.
La façade intérieure, quant à elle, renvoie à la
monumentalité du grand bâtiment, tout en étant son contrepoids. Une
architecture inverse définit l'ordre de sa composition. Des grandes colonnes de
verre, traitées en bow-windows, s'élèvent sur sept niveaux, formant un écran
réfléchissant sur lequel repose une frise de deux étages surplombée par une
corniche en forme d'arabesque accentuée également par une abondante végétation.
Cette façade, orientée vers Le Palacio, engendre un espace théâtrale. Cet
amphithéâtre s'ouvre sur le grand bâtiment qui devient le fond de scène.
Au centre de l'espace intérieur ainsi délimité par ces
deux bâtiments, un troisième édifice vient accentuer l'effet de mise en scène:
L'Arc, élément filtre et symbole mythique diviseur d'espace et de temps,
élément central essentiel qui se donne à voir comme la résurgence formelle des deux autres édifices. Des
plantes tapissantes descendent de la toiture, afin que son aspect donne un arc
romantique et non pas triomphant. A l'Ouest, entre les bâtiments et la route,
une plantation d'arbres dessinée suivant la courbe de la façade limitera l'opération.
ORGANISATION DU BATIMENT
1- LE THEATRE
Il comprend 130 logements avec une orientation
privilégiée (vue sur Paris). Ces logements s'articulent autour de huit cages de
dessertes verticales.
La géométrie du bâtiment est basée sur la
juxtaposition en plan de deux modules, l'un rectangulaire (m. 12,50 x 6,07),
l'autre trapézoïdal (petit côté: m.3,035. grands côtés: m.6,07). Ces modules
s'inscrivent dans une couronne de 45,92 mètres de rayon extérieur. Ce bâtiment
comporte des places de parking sur deux niveaux, l'ensemble de l'opération
comportant 150 logements (Théâtre et Arc).
Le premier parking en sous-sol peut contenir 81
places; l'accès se fait par une rampe au sud. Au rez-de-chaussée inférieur,
accessible de plain-pied, un deuxième parking comprend 75 places. Le bâtiment
d'habitation proprement dit commence donc à partir du rez-de-chaussée supérieur
et compte neuf niveaux (R+8). Tous les appartements disposent d'une double
orientation.
On accède aux halls d'entrée par la terrasse qui
borde la façade Est. D'autres accès de plain-pied sont également aménagés à
partir de la façade Ouest pour les handicapés.
Le traitement de la toiture est indispensable car
elle est visible du Palacio qui la surplombe de neuf niveaux. Le Théâtre
comporte un passage ouvert sur cinq étages dans l'axe du bâtiment, porte
urbaine à l'échelle de l'espace et encadrement de la transparence vers Paris.
2- L'ARC
D'une hauteur de neuf étages, L'Arc comprend 20
logements (PLA).
Accédant aux désirs de L'EPA MARNE, le Taller de
Arquitectura a dessiné un amphithéâtre végétal descendant jusqu'à la scène,
avec des gradins de gazon bordés par des murs faisant office de bancs. Cet
espace végétal en gradins participe et se mêle au jardin planté d'érables au
cœur du Palacio et permet ainsi la continuation d'un espace unique, lieu intime
et privilégié. Enfin, l'axe de la Ville Nouvelle traverse visuellement
l'ensemble dans une perspective ponctuée d'éléments séquentiels, escaliers,
alignements d'arbres, arc, théâtre de verdure, terrasse, qui se fondent dans un
espace architecturé aux façades de béton architectonique réfléchies dans un miroir de colonnes.
3- LE PALACIO
C'est un édifice de 18 étages avec 441 appartements. Le projet consiste en quatre bâtiments disposés en forme de U, tandis qu'en section, on a récupéré la modulation du schéma en X « du Walden 7 », qui remplace ici les auges à trois niveaux, avec circulation dans le niveau intermédiaire proposé pour le projet « La Petite Cathédrale ». Les appartements, certains d'entre eux en duplex, de deux, trois ou quatre chambres, ont l'inconvénient d'ouvrir sur une seule façade, ce qui implique une typologie plus conventionnelle.
Les références historiques sont présentes dans tout le projet, tant dans la configuration globale comme dans les caractéristiques de quelques détails. Les manières classiques, très enracinées dans la culture française, ont été transformées et renouvelées pour être adapter à leur utilisation. Une analyse détaillée du projet, démontrerait, par exemple, comme une composition « à la française » (1/4, 2/4, ¼ verticalement), il est interrompu par une manipulation volumétrique, et par un second élément historique qui contredit le premier: la frise, inspirée des corniches des bâtiments de Boullée, Ledoux, de Lequeu.
De cette manière, on a produit un espace baroque, dans le sens primitif du mot, qui tient compte de tous les points de vue de l'espace, et qui est défini comme l'introduction du mouvement dans le volume construit. L'architecture conforte un univers fermé qui devient une structure puissante pour la Communauté ; les vides forment des portes et des fenêtres d'échelle urbaine qui encadrent les vues de la ville, comme dans un tableau.
Les façades ont été construites à partir de sections préfabriquées, coupées en accord et non dans des panneaux encadrés, pour que les assemblages ne soient pas visibles. Ces panneaux sont faits avec de la pierre, un mélange de sable, un ciment gris et blanc et des oxydes. Les tons d'ocre très claire et les violettes bleutées obtenues à partir de ces mélanges sont extrêmement subtils. L'objectif d'utiliser ce matériel contemporain, qui harmonise avec le centre urbain de manière discrète, est de redécouvrir les qualités de la pierre et ses références culturelles. Son aspect de solidité est conjugué avec ses qualités esthétiques et culturelles.
Les références historiques sont présentes dans tout le projet, tant dans la configuration globale comme dans les caractéristiques de quelques détails. Les manières classiques, très enracinées dans la culture française, ont été transformées et renouvelées pour être adapter à leur utilisation. Une analyse détaillée du projet, démontrerait, par exemple, comme une composition « à la française » (1/4, 2/4, ¼ verticalement), il est interrompu par une manipulation volumétrique, et par un second élément historique qui contredit le premier: la frise, inspirée des corniches des bâtiments de Boullée, Ledoux, de Lequeu.
De cette manière, on a produit un espace baroque, dans le sens primitif du mot, qui tient compte de tous les points de vue de l'espace, et qui est défini comme l'introduction du mouvement dans le volume construit. L'architecture conforte un univers fermé qui devient une structure puissante pour la Communauté ; les vides forment des portes et des fenêtres d'échelle urbaine qui encadrent les vues de la ville, comme dans un tableau.
Les façades ont été construites à partir de sections préfabriquées, coupées en accord et non dans des panneaux encadrés, pour que les assemblages ne soient pas visibles. Ces panneaux sont faits avec de la pierre, un mélange de sable, un ciment gris et blanc et des oxydes. Les tons d'ocre très claire et les violettes bleutées obtenues à partir de ces mélanges sont extrêmement subtils. L'objectif d'utiliser ce matériel contemporain, qui harmonise avec le centre urbain de manière discrète, est de redécouvrir les qualités de la pierre et ses références culturelles. Son aspect de solidité est conjugué avec ses qualités esthétiques et culturelles.